22 avril 2008

S'émouvoir pour une bonne cause


Aujourd'hui j'ai reçu d'un ami un mail alarmiste et un lien vers un site permettant de signer une pétition. De quoi s'agit-il ?

En 2007, un certain Guillermo Vargas (également connu sous le nom d'Habacuc) artiste du Costa Rica, a "exposé" dans une galerie d'art un chien errant qu'il a attaché avec une courte laisse. Il a laissé mourir de faim et de soif le pauvre animal sous le slogan "Eres lo que lees" (tu es ce que tu lis) placardé au mur et écrit avec des croquettes pour chien.

Le mail de mon ami est accompagné de plusieurs photos dudit chien décharné, parfois entouré de visiteurs dans la galerie, et bien sur d'un lien vers une pétition à signer et à faire suivre pour demander l'interdiction de cet "artiste".

Depuis un certain temps j'ai pris l'habitude de vérifier les informations que l'on me demande de faire suivre. Donc j'ai cherché des infos sur ce Guillermo Vargas...

Peu de choses, un petit article sur Wikipédia, et puis plein plein de blogs en français, en anglais, en espagnol, qui s'émeuvent de la fin tragique du pauvre animal et qui pétition à l'appui demandent le "lynchage" de l'artiste.

Et puis là doucement j'ai comme une nausée qui monte, évidemment Guillermo Vargas est sans doute un psychopathe pervers, mais n'est-il pas indécent de s'émouvoir autant, de publier autant de posts et d'accumuler autant de signatures pour UN CHIEN, alors qu'il y a dans le monde un enfant qui meure toutes les 5 secondes (de mauvais traitements, de malnutrition...) sans que cela ne nous fasse bouger plus que ça !

2 Commentaires:

At mercredi, 23 avril, 2008, Blogger Fraise Des Bois said...

Cette histoire est effectivement curieuse...

 
At vendredi, 02 mai, 2008, Blogger OlipO said...

On est vraiment dans l'erre du tout émotionnel, on réagit là où on nous dit de réagir. Ca part d'un bon sentiment et puis ça devient très vite indécent. Là c'est pour un chien, une des autres fois d'avant, c'était pour un 11 septembre ou un tsunami incomparable direz-vous peut-être). Sans s'émouvoir plus que ça du Darfour ou la Tchéchénie. Conscience sélective ?

 

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